La Voulzie

La Voulzie

Elle parcourt environ 25 Km suivant une direction Nord-Sud, avec une pente moyenne de 0,2%. 
L’essentiel de ses rives est composé de bois, prairies et cultures. 
Prenant sa source quelques kilomètres en amont de Provins, la Voulzie rejoint la Seine à Saint Sauveur lès Bray.
Aspect géologique : en amont de Provins, la Voulzie et le Durteint (son principal affluent), 
dont les lits reposent sur des argiles sparnaciennes, sont alimentés par la nappe des calcaires lacustres du Lutétien, du bartonien et plus superficiellement par la nappe des calcaires de Champigny. 
A l’aval de Provins, La Voulzie et le Dragon (son second affluent important) ont entaillé plus profondément les formations géologiques et reposent sur la craie du Campanien. 
Celle-ci est recouverte par les alluvions modernes de la Seine. 

Communes traversées :
  - Voulton  ~  Beauchery-Saint Martin  ~  Léchelle  ~  Saint Brice  ~  Provins  ~  Poigny 
  - Sainte Colombe  ~  Longueville  ~  Jutigny  ~  Chalmaison  ~  Everly  ~  Les Ormes sur Voulzie  ~  Saint Sauveur lès Bray

Affluents : 
  –  le ruisseau Janvry qui conflue à Beauchery-Saint Martin  
  –  le ruisseau des Auges (4,7km) de Saint-Brice qui conflue à Provins  
  –  le Durteint ( ru du Barcq) qui prend naissance à Rupéreux et se jette dans la Voulzie à Poigny  
  –  le ru du Dragon (8,1km), classé Natura 2000, qui prend naissance à Maison Rouge pour lui donner ses eaux à Longueville.

Natura 2000
Portrait d'Hégésippe Moreau (1810-1838) (AD77, 5Fi595)



Poème "La Voulzie"

S’il est un nom bien doux fait pour la poésie,
Oh ! dites, n’est-ce pas le nom de la Voulzie ?
La Voulzie, est-ce un fleuve aux grandes îles ? Non ;
Mais, avec un murmure aussi doux que son nom,
Un tout petit ruisseau coulant visible à peine ;
Un géant altéré le boirait d’une haleine ;
Le nain vert Obéron, jouant au bord des flots,
Sauterait par-dessus sans mouiller ses grelots.
Mais j’aime la Voulzie et ses bois noirs de mûres,
Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures.
Enfant, j’ai bien souvent, à l’ombre des buissons,
Dans le langage humain traduit ces vagues sons ;
Pauvre écolier rêveur, et qu’on disait sauvage,
Quand j’émiettais mon pain à l’oiseau du rivage,
L’onde semblait me dire : « Espère ! aux mauvais jours,
Dieu te rendra ton pain. » — Dieu me le doit toujours !
C’était mon Égérie, et l’oracle prospère
À toutes mes douleurs jetait ce mot : « Espère !
Espère et chante, enfant dont le berceau trembla,
Plus de frayeur : Camille et ta mère sont là.
Moi, j’aurai pour tes chants de longs échos… » — Chimère !
Le fossoyeur m’a pris et Camille et ma mère.
J’avais bien des amis ici-bas quand j’y vins,
Bluet éclos parmi les roses de Provins :
Du sommeil de la mort, du sommeil que j’envie,
Presque tous maintenant dorment, et, dans la vie,
Le chemin dont l’épine insulte à mes lambeaux,
Comme une voie antique est bordée de tombeaux.
Dans le pays des sourds j’ai promené ma lyre ;
J’ai chanté sans échos, et, pris d’un noir délire,
J’ai brisé mon luth, puis de l’ivoire sacré,
J’ai jeté les débris au vent… et j’ai pleuré !
Pourtant, je te pardonne, ô ma Voulzie ! et même,
Triste, tant j’ai besoin d’un confident qui m’aime,
Me parle avec douceur et me trompe, qu’avant
De clore au jour mes yeux battus d’un si long vent,
Je veux faire à tes bords un saint pélerinage,
Revoir tous les buissons si chers à mon jeune âge,
Dormir encore au bruit de tes roseaux chanteurs,
Et causer d’avenir avec tes flots menteurs.